Les clés rendues et le soulagement dans ma poitrine laissa échapper un long soupir. J'adore la mairie, j'adore Sémur mais je déteste cette situation en Bourgogne. La politique j'y goute légèrement et bien peu encadrée et épaulée dans mes propositions je me perds je me noie. Me voilà à nouveau perdu, alors oui j'en veux encore à Mère parce que c'est à elle que revient mon éducation. Mais je m'en veux tout autant de ne pas écouter le peuple qui me dit de ne point écouter Anne et de trouver mon bonheur par moi-même. Je ne suis pas une rebelle, je ne suis pas de celle qui se détourne de sa famille lorsque celle-ci ne correspond plus à ses propres attentes. Je m'accroche à un espoir qui éclate petit à petit qu'Anne daigne s'occuper de moi et pas de manière affective je ne lui permettrait pas de toutes les façons du monde de m'aimer à ce jours. Pas après m'avoir laissé comme cela depuis mon retour au monde. Pas après son silence montrant sa claire indifférence pour ma personne.
Peu importe je voulais de l'air, plus aucune responsabilité tant que cela ne servira à rien dans ma situation. Par la même occasion je reçut une missive de mon frère. Une fête! Misère! Quelle horreur il fallait voyager, il fallait bien se vêtir et il fallait côtoyer du monde. Faire semblant que tout va bien.... L'histoire de la tenue fut vite régler, une vieille robe chaude et grisâtre irait parfaitement par ce temps. En guise de coiffure un chignon bien serrer ne laissant s'échapper aucune mèche blonde ferait l'affaire. Le coche arriva bien vite devant la demeure de Sémur et c'est dans un grognement que je laissais derrière moi la ville pour une soirée. Le noeud au ventre, je priais le Très-Haut pour qu'aucun Brigand n'aient la mauvaise idée d'attaquer la voiture, ma plus grande hantise et ma haine profonde des voyages. Je contrôlais ma respiration pour tenter de calmer l'angoisse mais rien n'y faisait. Le voyage sembla interminable et lorsque je fus enfin devant la demeure j'écarquillais de grands yeux. Sylvain avait dû toucher le pactole où il me cachait quelque chose. Incroyable architecture et magnifique bâtisse.
Je descendis de la voiture et me plaça devant la porte.
Bonjour je suis Anne-Marie la soeur du propriétaire.